|
Il était une fois ...... le Rock'n'RollRembobinons la cassette, mais jusqu'où, exactement ?
Au-delà des cabines qui se trouvaient un peu partout, il y a de ça quelques années et notamment… au siècle dernier, Téléphone est, vous le savez, le nom d’un célèbre groupe de rock français.
Mais quelle est son histoire ? Quand s’est-il formé ?
Eh bien, tout commence au Centre Américain de Paris (un institut culturel, très dynamique dans les années 60) un certain 12 novembre 1976. En effet, c’est en soirée, où deux jeunes musiciens : Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka, tous deux ayant déjà fait partie de groupes au préalable, devaient donner un concert. L’annonce de ce concert a été faite avec une attention toute particulière avec l’emphase sur la gratuité dudit concert, ainsi que la pose d’affiches. Ils parviennent également à trouver deux autres musiciens pour jouer avec eux ce soir-là, onze jours avant leur prestation, à savoir : Louis Bertignac et Corine Marienneau (petite amie de ce dernier). Groupe loin d’être encore officiel, car ils n’ont pas encore joué ensemble, Téléphone semble déjà s’être formé. Cependant, avant leur concert, des tensions habitent déjà les membres, entre un oubli d’ajouter à la liste des invités Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka durant un concert de Jacques Higelin, Louis Bertignac étant son guitariste, mais il y avait également Jean-Louis Aubert qui ne voulait pas de femme dans le groupe.
S’ils finissent par jouer ensemble ce 12 novembre 1976, c’est grâce à Richard Kolinka, qui a annoncé le concert sur FR3. Il anticipe que le résultat des élections présidentielles américaines rendra le public de six cents personnes, enthousiaste. Leur set comporte ainsi des reprises de rocks anglais bien connus, tel que The Who ou bien les Rolling Stones, mais aussi des compositions de Jean-Louis Aubert, tel que Hygiaphone et Métro, c'est trop ! Ils sont unanimes, une fois le concert terminé, ce qu’ils ont ressenti en jouant ensemble est une expérience forte et marquante, les poussant à rester ensemble. Coïncidences ? Destin ? Qui sait…
Après cette soirée et grâce à un ami de Jean-Louis Aubert, François Ravard, le groupe part à la recherche d’engagements. Commence alors leur aventure, ils jouent dans des Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC), dans des soirées dansantes. Leur style de musique, inspiré des groupes de rock anglais, plaît partout où ils passent ! Le 28 décembre 1976, ils jouent enfin leur premier concert avec le nom de groupe Téléphone ! dans un prestigieux club parisien le Gibus et peu après ils sont des habitués des fins de soirées dans les studios de Radio France avec Jean-Louis Foulquier (1943-2013, animateur et producteur de radio).
Le groupe connaît une ascension fulgurante les mois qui suivent et à l’initiative de la RATP, le 26 mars 1977, ils donnent un concert gratuit au métro République, qui provoquera un énorme embouteillage et le blocage de la ligne 11 du métro parisien. Deux mois plus tard, le 2 mai, ils font une première partie, celle d’Eddie and The Hot Rods (groupe de rock britannique) au Pavillon de Paris et… ils leur volent même la vedette. Le 7 juin qui suit, ils font la premier partie du groupe américain Television à l’Olympia. C’est un énorme succès et les critiques sont plus que positives dans les journaux. Ils enregistrent même leur premier 45 tour (auto-produit à deux mille exemplaires) Téléphones ! avec Andy Scott (un ingénieur du son Anglais) qui est vendu à cinq francs à la sortie des concerts du groupe. Le 45 tour est ensuite réédité par le label Tapioca et comprend Hygiaphone et Métro, c'est trop ! Et malgré l’absence de promotion sur sa sortie, le disque remporte un succès plutôt encourageant. Un article sortira dans le magazine Rock & Folk, un mois plus tard et à la suite, le groupe est approché par la maison de disques Pathé-Marconi. Le 25 août, ils signent un contrat pour trois albums, moins d’un an après la formation du groupe. Les titres de ces albums ont été signés Téléphone/Aubertignac.
Le premier album que le groupe sort, au nom éponyme du groupe, le 25 novembre de cette même année et à l’instar de leur 45 tour, n’a aucune promotion et se vend pourtant à trente-mille exemplaires en quelques mois. Téléphone ! a été enregistré en peu de temps, à savoir 17 jours, à l’Eden Studio de Londres et Mike Thorne en est son producteur. L’album obtient même la seconde place du classement des ventes d’album en France. Et l’année qui suit, grâce à une promotion en grande et due forme soutenue par la maison de disques, cet album dévient un disque d’or. Une chose est certaine, Téléphone révolutionne la musique française et notamment le rock français, car jusqu’à ce jour, on n’avait jamais entendu un groupe de rock français reprendre les codes du rock anglais, en chantant en français, tout en restant si proche du son des Rolling Stones.
La même année, ils partent pour la première fois en tournée et ça plaît énormément. Ils donnent même un nouveau concert gratuit au Pavillon de Paris le 16 décembre 1977, devant cinq mille personnes. Malheureusement, à l’issue de cette prestation, un drame a lieu : une personne se fait poignarder à la sortie du concert et meurt de ses blessures.
En mai 1978, le groupe est finaliste du tremplin télévisuel Blue Jean 78 et durant le direct, ils vont être classés deuxième, derrière le groupe de rock progressiste Mona Lisa. Pourtant, ils seront déclarés vainqueur la semaine suivante et cela marque le moment où Téléphone ! devient le nouveau phénomène de la scène musicale française. Ils vont même faire une tournée en Angleterre, où ils sont la première partie de Steve Hillage.
Voilà la fin de cet interlude musical, merci de l’avoir lu. |